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#1
Hassan MUSA
Manger tue, 2016
Encre sur textile
222 x 192 cm
#2
Hassan MUSA
El Khatiba et Tourkiya, 2018
Huile sur tapis
118 x 68 cm
#3
Myriam MIHINDOU
A ouo (depuis l’origine), 2020
Technique mixte sur papier buvard sculpté
65 x 50 cm
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
#4
Myriam MIHINDOU
Sans titre
Cannes de pouvoir
Gré chamotté
120 cm
#5
Myriam MIHINDOU
Sans titre
Cannes de pouvoir
Gré chamotté
120 cm
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
#6
Myriam MIHINDOU
Les algues géantes II, 2022
Installation, mots cuivrés
 
#7
Myriam MIHINDOU
Les algues géantes I, 2022
Installation, mots cuivrés
 
#8
Gaston DAMAG
Sans titre
Bétel sur papier marouflé
131 x 103 cm
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
#9
Gaston DAMAG
Sans titre, 2022
Couteaux de shaman soudé
68 x 70 x 10 cm
#10
Hassan MUSA
Grande poule céleste, 2017
Encre sur textile
179 x 164 cm
 
#11
Gaston DAMAG
Sans titre, 2017
Huile sur toile
160 x 143 cm
#12
Myriam MIHINDOU
Forestis, 2019
Technique mixte sur papier
65 x 50 cm
#13
Myriam MIHINDOU
ÉPOS (Parole), 2022
Technique mixte sur papier
71 x 48,5 cm

Le post-colonialisme fait débat. De Frantz Fanon à Marc Ferro, la réflexion s’est ouverte sur ces rapports de domination qui continuent d’être perpétués. Au rayon des croyances pourtant, le rite initiatique, les rites de passage continuent d’être perçus majoritairement comme des phénomènes soit folkloriques soit issus des sociétés primitives. Le théâtre d’Aimé Césaire n’a pas réussi à mettre au même rang l’apôtre et le chamane.

Ici l’humour, arme récurrente d’Hassan Musa tisse les sacrements fondateurs de l’eucharistie (Manger Tue, reprenant Le souper à Emmaus du Caravage, avec un autoportrait de l’artiste en aubergiste). Face au dernier repas du Christ, Leda et le cygne sont la présence simultanée du mythe de Zeus incarné, et l’hommage à l’artiste devenant Dieu, Rubens.

Myriam Mihindou, dont la récente exposition au Musée du Quai Branly démontre la puissance de ce qu’elle échaffaude (Trophée, 2020) en terme de transmissions, de passage, dans la scultpture qui est presque toujours son geste de départ, nous offre avec l’installation Les algues géantes I et II, au cuivre conducteur, et ses cannes de pouvoirs la place centrale de l’exposition proposée à la Galerie Maïa Muller, « Jesus Christ Superstar ».

Entrant cet espace, la baigneuse Valpinçon est peinte à même un tapis de prière. Nous venant des Philippines, la noix d’arec et le bétel d’un dessin de Gaston Damag joue une pharmacopée magique auprès d’une sculpture de couteaux Ifugao qu’utilisise d’ordinaire le chamane.

Ceci est un carton d’invitation : entrez dans la transe.

 

 

« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7