YESMINE BEN KHELIL Tout devient rose, là-bas, au crépuscule 06.11.2020 - 09.01.2021

« Tout devient rose, là-bas, au crépuscule » prend naissance dans certains passages du récit de voyage de Maupassant La vie errante et plus particulièrement dans ces toutes dernières lignes :

Sur cette terre amollissante et tiède, si captivante que la légende des Lotophages y est née sur l’ile de Djerba, l’air y est plus savoureux que partout, le soleil plus chaud, le jour plus clair, mais le cœur ne sait pas aimer. Les femmes belles et ardentes, sont ignorantes de nos tendresses. Leur âme simple reste étrangère aux émotions sentimentales, et leurs baisers, dit-on, n’enfantent point le rêve.

L’auteur commence par exprimer sa lassitude de Paris, son dégoût pour la Tour Eiffel, qui vient tout juste d’être installée. Il décide de voyager jusqu’à Kairouan en passant par l’Italie, la Sicile, l’Algérie puis la Tunisie qu’il traverse du nord jusqu’au sud.

La vie errante raconte ce voyage, comme le passage d’un monde à un autre, un monde moderne et lugubre, antagoniste à un monde primitif et lumineux. Maupassant y recherche l’exotisme et son récit en est teinté. S’il décèle quelque chose de vrai, une émotion juste, lorsqu’il parle de la lumière du crépuscule, de toutes les nuances de roses dans le ciel ou de la nature du paysage, à l’opposé, ses observations sur les individus sont imprégnées des préjugés racistes, typiques de son époque. Finalement, ces paysages si merveilleusement décrits, laissent une impression de paradis vénéneux.

Un contraste se fait entre un paysage qui semble satisfaire ses attentes d’exotisme, et des femmes qui se révèlent très éloignées de l’idée qu’il s’en faisait. À partir de ce sentiment de déception, j’ai imaginé qu’un autre récit pouvait naître.

Si les baisers de ces femmes n’enfantaient pas le rêve, peut-être savaient ils enfanter autre chose ?

À travers les dessins, les morceaux d’images, les bribes d’objets et de phrases, une histoire prend forme. Celle de femmes liées au soleil, à la lumière, et au ciel du crépuscule par un pouvoir surnaturel. Infusées par les rayons du soleil couchant, elles voyagent dans le temps, traversent les époques et se métamorphosent jusqu’à devenir des sortes de divinités, à la fois protectrices, menaçantes et imprévisibles. D’apparence inoffensive, elles agiraient ainsi, secrètement sur le mouvement du monde.

Dans la continuité du projet New Flesh (Nouvelle Chair), j’ai abordé le récit de Maupassant en sondant les images relatives à la culture dont je suis issue, de mettre en évidence les transformations qui l’agitent, les fantômes qui hantent ses représentations.

Yesmine Ben Khelil

# 1
Femme du crépuscule 1, 2020
Collage et aquarelle sur papier  41 x 31 cm
Prix : 1400 Euros
# 2
Femme du crépuscule 2, 2020
Collage et aquarelle sur papier  41 x 31 cm
Prix : 1400 Euros
# 3
Femme du crépuscule 3, 2020
Collage et aquarelle sur papier 41 x 31 cm
Prix : 1400 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Vue d’exposition
Voir ci-dessous # 9  &  #10
# 4
La sensation du soir est profonde, 2020
Pastel à l’huile sur papier kraft   267 x 100 cm
Prix : 2800 Euros
#5
L’histoire du Maghreb, un essai de synthèse, 2020
Graphite sur papier   18 x 21,8 cm
Prix : 850 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
#6
Tout devient rose 3, 2020
Aquarelle sur papier
20,5 x 13,8 cm
Prix : 1000 Euros
# 7
Tout devient rose 2, 2020
Collage et aquarelle sur papier
16,4 x 16,4 cm
Vendu
# 8
Femme soleil couchant, 2020
Collage et aquarelle sur papier
15 x 10,5 cm
Vendu
# 9
J’ai quelque chose à te dire 1, 2020
Collage et aquarelle sur papier    33 x 31 cm
Prix : 1100 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
 # 10
J’ai quelque chose à te dire 3, 2020
Collage et aquarelle intégrés dans un livre  18 x 11 x 1,5 cm
Prix : 1350 Euros
# 11
Sans titre, 2020
Mine de graphite, crayons de couleurs et collage sur papier
20,2 x 11,6 cm
Vendu
# 12
Sans titre, 2020
Mine de graphite, crayons de couleur et collage sur papier
18,6 x 13 cm
Prix : 1000 Euros
# 13
Un soleil féroce, une plaque molle et bleuâtre, 2020
Page découpée
27 x 17,5 cm
Prix : 1100 Euros
# 14
Un pays clair et chaud, un pays jaune, 2020
Page découpée
27 x 17,5 cm
Prix : 1100 Euros
# 15
Je pousserais des cris de délire noyé dans la roseur illimitée du monde, 2020
Page découpée   27 x 17,5 cm
Prix : 1100 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
# 16
Tout devient rose 5, 2020
Collage et aquarelle sur papier   41 x 31 cm
Prix : 1200 Euros
# 17
Tout devient rose 1, 2020
Collage et aquarelle sur papier   17,3 x 23,5 cm
Prix : 1200 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7

« Tout devient rose, là-bas, au crépuscule »…

« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7

Actualités

Salammbô

A l’occasion du bicentenaire Flaubert.

Musée des Beaux-Arts de Rouen , (23.04.2021 – 19.09.2021 )

Mucem, Marseille (20.10.2021 – 21.02.2022)

# 18
Soleil couchant 1, 2020
Peinture à l’huile sur morceau de mur   15 x 11 x 2,5 cm
Prix : 1250 Euros

YESMINE BEN KHELIL

Née en 1986 à Tunis
Vit et travaille à Tunis, Tunisie

Expositions personnelles

2016 History of haunting, L’escalier B, Bordeaux, France
2015 The Universe is Expanding, Selma Feriani Gallery, Tunis, Tunisia Group Exhibitions

Expositions collectives

2020 La Ligne Rouge. Chapitre 4, Galerie Maïa Muller
2019-20 Cut & Paste. Chapitre 2, Galerie Maïa Muller
2019 Climbing through the Tide, B7L9, Tunis; Commissariat : Basak Senova
2018 Cosmopolis #1.5 : Enlarged Intelligence, Centre Pompidou, The Mao Jihong Arts
Foundation Chengdu, Chine
2018 Gorgi pluriel, Palais kheireddine, Musée de la ville de Tunis, Tunisia; Commissariat
Meriem Bouderbala
2018 Jaou Tunis, Kamel Lazaar Foundation « Hwé pavilion »; Commissariat : Aziza Harmel
2018 The black Sphinx. From Morocco to Madagascar II, Primo Marella Gallery, Milan
2018 1 :54 Marrakech, Primo Marella Gallery, Morocco
2017 The black sphinx. From Morocco to Madagascar, Primo Marella Gallery, Milan
2017 Le jour qui vient, La galerie des galeries, Paris, France; Commissariat : Marie Ann Yemsi
2016 – Historicode scarcity and supply – 3rd Nanjing International Festival, Baijia Lake
Museum, Chine ; Commissariat : Lu Peng et Letizia Ragaglia
2016 3ajel / Le temps réel, exposition Talan, Tunis; Commissariat : Aicha Gorgi et Marc Monsallier
2016 Reenchantement , Biennale de Dakar, Senegal; Commissariat Simon Njami
2016 Effervescence – Institut des cultures d’Islam, Paris, France; Commissariat : Michket Krifa
2016 DDessin, La petite collection, Espace CO2, Paris, France
2015 Réminescences, Exposition Talan, Tunis, Tunisie
2014 Turbulence, Project Imago Mundi. Luciano Benetton Collection, Italie
2014 Portrait Redux, Selma Feriani Gallery, Sidi Bou Said, Tunisie
2013 Portraits, Selma Feriani Gallery, Londres, Angleterre
2012 Arab Springs, 9ème Rencontres de Bamako, Mali

Publications

La sfinge nera, dal Marocco al Madagascar. Primo Marella Gallery, 2017.
Le jour qui vient, Galerie des galeries/ Galeries Lafayette, Bernard Chauveau édition, 2017.
Effervescence, institut des cultures d’islam, 2016.
3ajel / le temps reel, Exposition TALAN, 2016.
Reminiscence, Exposition TALAN, 2015.
Turbulences- Contemporary Artists from Tunisia, Imago Mundi, Luciano Benetton

« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7

Correspondance avec l’artiste

Tu présentais pour la première fois à la galerie dans le cadre d’une exposition collective intitulée Cut & Paste, en Novembre 2020, plusieurs oeuvres faisant référence à Salammbô de Flaubert, sous le titre d’ « O Tanit, tu m’aimes n’est-ce pas? ».
Dans ta nouvelle série inspirée de Maupassant il semblerait tu as conservé cette figure de déesse, comment a-t-elle évolué ?

Avec Salammbô ce qui m’intéressait c’était, d’une part « l’exotisation » de Carthage et d’autre part, la confusion qui existe en Tunisie, entre le récit de fiction de Flaubert et l’histoire réel de Carthage. Dans l’imaginaire tunisien, Salammbô est un personnage de l’histoire punique, alors qu’il s’agit d’une héroïne fictive de la fin du XIXe siècle, que Flaubert a imaginé en s’inspirant de plusieurs figures féminines, un mélange d’Ève, de danseuses orientales et de déesses puniques. Sans vraiment m’en apercevoir, c’est ce passage de la fiction à la réalité, de la réalité au mythe, que j’ai en quelque sorte ré-appliqué dans cette nouvelle série. Avec cette même idée de traiter des personnages, du début du XXe ou contemporains, réels ou imaginaires, comme des idoles énigmatiques qu’on aurait retrouvées dans des fouilles.

Parmi les artistes qui ont pu te marquer, y a-t-il une zone d’influence surréaliste qui agit sur ton travail, je pense notamment aux collages de Max Ernst (Une semaine de bonté), et aux poètes, écrivains, avec Eluard (Rose),  Bataille (L’oeil) ? Où la couleur rose a une place particulière.

Oui, involontairement, les collages de Max Ernst m’ont certainement marquée, mais pour cette série, ce sont des artistes surréalistes, comme Leonor Fini et Dorothea Tanning qui m’ont inspirée. Georges Bataille a aussi une influence sur mon travail, il y a chez lui, cette idée ou cette conscience, que nous ne sommes plus dans le processus historique, mais dans l’insignifiance et que de cette insignifiance pourrait jaillir de la subversion, qui serait une forme de résistance. Je ne sais pas si ça se ressent dans ce que je fais, mais c’est quelque chose auquel je pense beaucoup.

Dans ton processus de création, agis-tu avec le récit littéraire en premier lieu, la fouille (que l’on retrouve dans Treasure of the Bardo National Museum et tes collectes), comment construis-tu l’image ?

En réalité, je suis dans une recherche permanente, je ne hiérarchise pas ce que je trouve, donc chaque fois que je tombe sur une image, un texte, un objet, un son ou une phrase qui m’interpelle, je mets de côté. Chacun de ces éléments me renvoie, eux-mêmes, vers autre chose, en fait c’est un processus infini. Ensuite, le moment où je construis l’image, c’est là où je crée des liens entre les différents éléments, mais je ne saurais pas vraiment expliquer comment, c’est souvent très instinctif.

Comment procèdes-tu à l’atelier, comment organises-tu ton travail ?

Je n’organise pas vraiment mon travail, c’est assez compliqué pour moi, d’expliquer la manière dont je procède. J’essaye de disposer tout ce que j’ai collecté devant moi, et au fur et à mesure que j’avance, j’introduis certains éléments. En général, je commence par réaliser une première idée, et c’est en la réalisant, que d’autres me viennent à l’esprit, ensuite je garde ce qui me paraît « fonctionner » le plus. La plupart du temps, je commence par des petits formats, qui me mènent vers des plus grands, par des collages qui me mènent vers des dessins, puis vers des objets, ou inversement, je passe d’un medium à l’autre, toujours dans l’idée de tisser des liens.