« Tout devient rose, là-bas, au crépuscule » prend naissance dans certains passages du récit de voyage de Maupassant La vie errante et plus particulièrement dans ces toutes dernières lignes :
Sur cette terre amollissante et tiède, si captivante que la légende des Lotophages y est née sur l’ile de Djerba, l’air y est plus savoureux que partout, le soleil plus chaud, le jour plus clair, mais le cœur ne sait pas aimer. Les femmes belles et ardentes, sont ignorantes de nos tendresses. Leur âme simple reste étrangère aux émotions sentimentales, et leurs baisers, dit-on, n’enfantent point le rêve.
L’auteur commence par exprimer sa lassitude de Paris, son dégoût pour la Tour Eiffel, qui vient tout juste d’être installée. Il décide de voyager jusqu’à Kairouan en passant par l’Italie, la Sicile, l’Algérie puis la Tunisie qu’il traverse du nord jusqu’au sud.
La vie errante raconte ce voyage, comme le passage d’un monde à un autre, un monde moderne et lugubre, antagoniste à un monde primitif et lumineux. Maupassant y recherche l’exotisme et son récit en est teinté. S’il décèle quelque chose de vrai, une émotion juste, lorsqu’il parle de la lumière du crépuscule, de toutes les nuances de roses dans le ciel ou de la nature du paysage, à l’opposé, ses observations sur les individus sont imprégnées des préjugés racistes, typiques de son époque. Finalement, ces paysages si merveilleusement décrits, laissent une impression de paradis vénéneux.
Un contraste se fait entre un paysage qui semble satisfaire ses attentes d’exotisme, et des femmes qui se révèlent très éloignées de l’idée qu’il s’en faisait. À partir de ce sentiment de déception, j’ai imaginé qu’un autre récit pouvait naître.
Si les baisers de ces femmes n’enfantaient pas le rêve, peut-être savaient ils enfanter autre chose ?
À travers les dessins, les morceaux d’images, les bribes d’objets et de phrases, une histoire prend forme. Celle de femmes liées au soleil, à la lumière, et au ciel du crépuscule par un pouvoir surnaturel. Infusées par les rayons du soleil couchant, elles voyagent dans le temps, traversent les époques et se métamorphosent jusqu’à devenir des sortes de divinités, à la fois protectrices, menaçantes et imprévisibles. D’apparence inoffensive, elles agiraient ainsi, secrètement sur le mouvement du monde.
Dans la continuité du projet New Flesh (Nouvelle Chair), j’ai abordé le récit de Maupassant en sondant les images relatives à la culture dont je suis issue, de mettre en évidence les transformations qui l’agitent, les fantômes qui hantent ses représentations.
Yesmine Ben Khelil
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Tout devient rose, là-bas, au crépuscule »…
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Correspondance avec l’artiste
Tu présentais pour la première fois à la galerie dans le cadre d’une exposition collective intitulée Cut & Paste, en Novembre 2020, plusieurs oeuvres faisant référence à Salammbô de Flaubert, sous le titre d’ « O Tanit, tu m’aimes n’est-ce pas? ».
Dans ta nouvelle série inspirée de Maupassant il semblerait tu as conservé cette figure de déesse, comment a-t-elle évolué ?
Avec Salammbô ce qui m’intéressait c’était, d’une part « l’exotisation » de Carthage et d’autre part, la confusion qui existe en Tunisie, entre le récit de fiction de Flaubert et l’histoire réel de Carthage. Dans l’imaginaire tunisien, Salammbô est un personnage de l’histoire punique, alors qu’il s’agit d’une héroïne fictive de la fin du XIXe siècle, que Flaubert a imaginé en s’inspirant de plusieurs figures féminines, un mélange d’Ève, de danseuses orientales et de déesses puniques. Sans vraiment m’en apercevoir, c’est ce passage de la fiction à la réalité, de la réalité au mythe, que j’ai en quelque sorte ré-appliqué dans cette nouvelle série. Avec cette même idée de traiter des personnages, du début du XXe ou contemporains, réels ou imaginaires, comme des idoles énigmatiques qu’on aurait retrouvées dans des fouilles.
Parmi les artistes qui ont pu te marquer, y a-t-il une zone d’influence surréaliste qui agit sur ton travail, je pense notamment aux collages de Max Ernst (Une semaine de bonté), et aux poètes, écrivains, avec Eluard (Rose), Bataille (L’oeil) ? Où la couleur rose a une place particulière.
Oui, involontairement, les collages de Max Ernst m’ont certainement marquée, mais pour cette série, ce sont des artistes surréalistes, comme Leonor Fini et Dorothea Tanning qui m’ont inspirée. Georges Bataille a aussi une influence sur mon travail, il y a chez lui, cette idée ou cette conscience, que nous ne sommes plus dans le processus historique, mais dans l’insignifiance et que de cette insignifiance pourrait jaillir de la subversion, qui serait une forme de résistance. Je ne sais pas si ça se ressent dans ce que je fais, mais c’est quelque chose auquel je pense beaucoup.
Dans ton processus de création, agis-tu avec le récit littéraire en premier lieu, la fouille (que l’on retrouve dans Treasure of the Bardo National Museum et tes collectes), comment construis-tu l’image ?
En réalité, je suis dans une recherche permanente, je ne hiérarchise pas ce que je trouve, donc chaque fois que je tombe sur une image, un texte, un objet, un son ou une phrase qui m’interpelle, je mets de côté. Chacun de ces éléments me renvoie, eux-mêmes, vers autre chose, en fait c’est un processus infini. Ensuite, le moment où je construis l’image, c’est là où je crée des liens entre les différents éléments, mais je ne saurais pas vraiment expliquer comment, c’est souvent très instinctif.
Comment procèdes-tu à l’atelier, comment organises-tu ton travail ?
Je n’organise pas vraiment mon travail, c’est assez compliqué pour moi, d’expliquer la manière dont je procède. J’essaye de disposer tout ce que j’ai collecté devant moi, et au fur et à mesure que j’avance, j’introduis certains éléments. En général, je commence par réaliser une première idée, et c’est en la réalisant, que d’autres me viennent à l’esprit, ensuite je garde ce qui me paraît « fonctionner » le plus. La plupart du temps, je commence par des petits formats, qui me mènent vers des plus grands, par des collages qui me mènent vers des dessins, puis vers des objets, ou inversement, je passe d’un medium à l’autre, toujours dans l’idée de tisser des liens.